Chronique de Leeve (fiction-chronique) par Evelyne Patricia LOKROU

Publié le par Evelyne Patricia Lokrou

Chronique de Leeve (fiction-chronique) par Evelyne Patricia LOKROU

Dimanche 10 septembre 2017

Bonjour.

Qu'est-ce que l'on écrit lorsque l'on commence une chronique. Surtout si cette dernière doit être différente, nouvelle, fictive...?

Avez-vous une idée ? Voyez-vous, je n'en sais rien.

Commençons par le début! Je me présente. Moi, c'est Leeve. Je tiens ce prénom de ma mère, selon l'orphelinat où j'ai passé mon enfance; une mère célibataire, morte en me donnant la vie.  Vous vous demandez dans quel pays ? Dans quelle ville ? Je vous réponds: " je suis née, quelque part, sur la planète Terre". (Au fond, cela n'a aucune importance pour moi, le lieu, le jour, le continent, la région, la couleur....) parce que nous vivons tous, malgré et surtout à cause de ces différences ou de ces ressemblances-là, des épreuves qui nous font vivre des émotions, des sentiments semblables. (Ne parlons-nous pas de globalisation, de mondialisation, pour tout ?).

 Je suis donc née, quelque part, un matin du mois de septembre. C'est d'ailleurs, mon anniversaire aujourd'hui. Combien de bougies ? Cela ne vous regarde pas! Je suis une femme ! ( rire).

 Même si, dit-on, cela n'est pas poli et important de demander ou de connaître l'âge d'une femme, je n'ai jamais vraiment eu une hésitation à le dire. Cependant, ce n'est pas important, dans le cas présent. ( "Je suis toutes les femmes, ah, ah, ah)! 

C'est un défi, je m'en rends bien compte que de parler de soi, au jour le jour. Je le fais avec aucune prétention. Et, avec une certaine crainte, angoisse, inquiétude...Soyez indulgents, je veux juste, comme le ferait, madame tout le monde (je suis "madame tout le monde"), parler de choses et d'autres, sans me prendre pour un "expert", une surdouée ou je ne sais quoi! Je vais tâcher de vous faire découvrir mon univers et le découvrir avec vous ! 

Pour ce premier contact, je choisis de ne pas trop en dire. Alors, pas trop de mots, juste un "bonjour", " au revoir", "à la prochaine fois" !

Le rendez-vous est pris!

MERCI. 

Lundi 11 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

J'ai eu un réveil difficile ce matin. Je dois vous avouer que mon petit ami ronfle comme le moteur d'un vieux camion. En fait, ce n'est pas simplement mon petit ami. C'est mon Mari, modèle, Mentor; mon ami, amoureux, amant; c'est mon rêve, remède, repère ; c'est mon copain, compagnon, collègue. Il se nomme MARC; nous sommes ensemble depuis douze ans et mariés depuis neuf ans. C'est mon époux, adoré, chéri. C'est un homme formidable. Ce n'est pas une gravure de mode, mais il est beau, grand (enfin, plus grand que moi), plus âgé aussi. Il a un défaut, il sait m'écouter ( rire). Pour la fille que je suis, c'est génial parce que je suis un vrai moulin à paroles. Il lui faut de la patience pour me supporter au quotidien. Il a une voix en or, même s'il chante très rarement ( il ne chante que pour moi). Il joue de la guitare et il aime également le piano. C'est un musicien dans l'âme, un poète et il sait se servir aussi de ses mains ( rire); elles sont magnifiques, ses mains, et très habiles pour presque tout. Oui, mesdames, j'ai tiré le bon numéro et le gros lot. Ne soyez pas jaloux, messieurs ! Il est, sans doute, le seul à me supporter, car nous nous aimons vraiment. Il m'aime, moi la fille aux multiples défauts ( cela m'étonne et m'effraie un peu toujours) et je l' admire, l'aime et l'adore (rire)!  Bon, disons que le " je l'adore" est un peu trop. Mais, vous voyez ce que je veux dire ?

Nous avons l'un envers l'autre et pour l'autre un respect sincère, vrai et constant.

J'ai donc eu un réveil difficile. Pourtant, j'ai passé la nuit à faire l'aller-retour entre notre chambre et la cuisine. J'ai pu ainsi me donner une excuse pour m'autoriser les barres de chocolat noisette, cachées dans l'armoire. Je me suis endormie vers  2 heures du matin, or je me réveille à 5 heures, tous les matins, depuis dix ans.

Je vois encore Marc me sortir du lit avec des croissants, du chocolat chaud et un jus de mangue.

Rien qu'à ce mélange de bonnes odeurs, je frémis encore de plaisir et de bonheur.

Bon, veuillez m'excuser, je dois me préparer, mon époux s'impatiente. Une grosse journée, nous attend; une journée, je l'espère, belle, comme je vous en souhaite!

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Mardi 12 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Marc est mon époux, mais aussi mon patron et mon associé.  Nous travaillons tous les jours ensemble, dans la même pâtisserie-boulangerie-chocolatrie-café. Le P.B.C.C, comme nous le nommons, est d'abord et avant tout, le commerce de Marc. Je suis un de ses employés. Pas de favoritisme au " boulot ". Je nettoie, pétrie, cherche les recettes; je crée, emballe et même livre les commandes de petits pains (nous en faisons aussi), de viennoiseries, de gâteaux....

Aujourd'hui, c'est un jour chargé;  il y a plus de monde et, les commandes sont nombreuses. 

Nous sommes sept personnes (si je compte Marc), quatre femmes et trois hommes, à travailler, toute la journée, pour ce beau projet. 

Aujourd'hui, nous avons des commandes pour deux mariages, un baptême, trois anniversaires (deux anniversaires de naissance et l'anniversaire d'un couple marié depuis cinquante ans). Je ne vous dis pas le stress!

(En passant, je suis aussi dessinatrice et Marc pose aussi pour moi. Je vous en parlerai plus tard).

Pour le moment, je suis impatiente de terminer cette journée. Nous sommes mardi et il y a déjà tant de monde dans le "café" et les commandes augmentent de minutes en minutes ! Je suis comblée, mais je ne vous dis pas le travail....

À plus tard! Comme vous pouvez le sentir, je suis vraiment très occupée!

Au revoir. À la prochaine fois.

Merci.

Mercredi 13 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

La journée d'hier s'est bien terminée. Nous étions éreintés, mais fiers en rentrant dans notre maison. 

Les enfants étaient déjà rentrés. Ils prennent le car scolaire et une cousine, qui n'habite pas loin de la maison, veille sur eux, jusqu'à notre retour; du moins, jusqu'au retour de l'un de nous (car, avec la "pâtisserie ", nous n'avons pas un horaire de retour fixe, même si le commerce ferme toujours à 17 heures).

Nous sommes des parents comblés. Nous avons quatre enfants. Ce sont des jumeaux identiques (des jumelles, Alice et Alicia, les aînées - elles ont quatre ans- et des jumeaux, Marcel et Marcelin, âgés de deux ans). Imaginez notre surprise pour la première naissance de voir apparaître deux filles semblables; imaginez cette belle surprise se répéter encore deux ans plus tard, avec des garçons, cette fois ! Beaux cadeaux, malgré l'organisation énorme que cela représente ! Que de bonheur et de joie! 

Aujourd'hui, j'ai décidé, avec la permission du "patron" (rire) de prendre ma journée. Chaque employé a droit, à ce petit privilège (le métier est stressant et prenant).

Je suis donc à la maison. Les enfants sont à l'école. Un bon petit plat les attend, le soir (ils mangent à la cantine de leur école, le midi ) J'ai fait un gâteau aux trois chocolats (blanc, noir, au lait): il fait l'unanimité. 

Oups, l'heure passe vite, je dois faire du rangement et lire un peu, un Pancol, peut-être...

Au revoir. À la prochaine fois.

Merci.

Jeudi 14 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

J'ai eu droit à des compliments pour mon gâteau. Vous auriez dû voir le bonheur dans les yeux des membres de ma petite famille. Les visages illuminés par un sourire reconnaissant et un coeur ému aux larmes: voilà le vrai présent pour moi. Cela vaut tout l'or et tous les diamants du monde ! Rien n'est plus beau que l'amour ! Et, l'amour d'un homme pour sa femme, l'amour des enfants pour leur mère! Quelle joie indéfinissable ! 

Vraiment, l'amour dépasse tous les trésors; il est le plus beau d'entre tous !

J'étais tellement touchée....j'ai dû lutter pour ne pas éclater en sanglots! Je voulais immortaliser ce moment, prendre une photographie avec mon téléphone, mais mes mains tremblaient tellement que l'appareil a glissé de mes mains. Résultat, je suis sans téléphone aujourd'hui (rire)!

***

Oh ! Quelle merveille!

Je viens de découvrir un poème des enfants! Ils sont déjà à l'école! 

(Ils dessinent notre famille, des coeurs, des fleurs):

" pour toi, maman!

Maman, tu es la perle précieuse sur la fleur du matin.

Maman adorée, tu es tendre comme un bonbon au caramel.

Maman, tu es belle, douce et généreuse.

Maman adorée, merci pour les rires de chaque matin.

Maman, merci pour les gestes agréables de tous les jours.

Merci, maman!

Nous t'aimons!

Alice, Alicia, Marcel et Marcelin!

P.s: Je suis désolé, ma chérie, pour ton téléphone! (Ton petit mari ❤)"

***

(Silence).

Je vais embrasser mon époux!

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Vendredi 15 septembre 2017

Bonjour.

Coucou ! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

La cousine de Marc est malade. Elle a l'ordre du médecin de rester au lit. Ne vous inquiétez pas. Sa mère, la tante de mon époux, veille sur elle, pendant que son père, Jules, un enseignant à la retraite, joue aux échecs avec ses amis.

****

Marc a une soeur aînée, Patricia, et un frère, plus jeune, Patrick. 

Les parents de Marc, Charles et Aline, sont divorcés, depuis cinq ans. Ils étaient mariés depuis trente ans. Ils vivent chacun de leur côté : Aline, mère au foyer, depuis toujours, s'occupe de son potager et de ses roses; Charles, un ancien chauffeur de camion, répare les voitures: c'est son second métier. 

L'unique soeur de Charles, Laure, la tante de Marc - la mère d'Isabelle, la cousine (malade)-,  est infirmière. Charles et Laure s'entendent comme le pain et le fromage.

****

J'ai donc un autre jour de congé. C'est parfait. Je serai présente lorsque mes enfants rentreront de l'école. Je les accueillerai avec un bon chocolat chaud et des croissants. Ils me parleront de leur journée. Je prendrai soin d'eux et je leur raconterai une belle histoire (peut-être un conte de Perrault ou un des frères Grimm ou un d'Andersen, qui sait ?)

(silence)

***

Je vais faire un peu de ménage ! Je vais tenir les armoires et le frigidaire propres; je laverai le plancher; je ferai la vaisselle et la lessive. 

Pour tout vous dire, je déteste tout cela. Je préfère cuisiner et manger (rire).

Sur ce, je vous laisse, non sans vous dire: 

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Samedi 16 septembre 2017

Bonjour.

Coucou ! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

J'ai un nouveau téléphone portable. C'est un présent de mon " homme". 

- " C'est pour toi, mon amour!": voilà les mots de Marc. Il avait un sourire amusé sur les lèvres en constatant ma surprise et ma joie. Il a même pensé à mettre une protection (sur la vitre et derrière). Il a murmuré, à mon oreille:  "aux prochaines émotions, tu ne risques pas de le briser..."

Je n'ai pas pu empêcher mes larmes de perler sur mes joues en feu. J'étais émue, non pas par le gentil cadeau, mais par sa prévenance et ses attentions constantes. 

****

Marc prend sa journée. Nous sommes ensemble, à la maison, nous avons décidé de faire ce que font les couples qui se retrouvent seuls sans les enfants (inutile de vous faire un dessin). C'était à la fois tendre et passionné ! J'ai encore les yeux qui brillent de désir et de plaisir (nous sommes tous les deux insatiables (rire).

****

Je vous écris, pendant qu'il prépare un thé vert et des biscuits aux chocolats. Nous devons faire un jeu-questionnaire (un jeu de culture générale). Ensuite, nous regarderons la télévision (un peu); nous ferons la cuisine ensemble, prendrons une autre douche, ensemble. Et, en écoutant les belles chansons diffusées à la radio, nous attendrons sagement nos enfants. Ils seront ravis de voir leurs deux parents, en même temps, à leur retour de chez leur grand-mère, Aline. Elle a tenu à les avoir pour ce samedi. Le samedi prochain, ils iront chez leur grand-père, Charles.

****

Oh! Marc revient avec son plateau chargé. Je vous quitte pour quelques heures. Amusez-vous bien! Vivez ! Profitez de chaque instant de cette vie, difficile, mais belle et courte aussi. 

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Dimanche 17 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Les enfants sont revenus de chez leur grand-mère avec des pompons en laine, des poupées en pagne, de la laine, des tissus et des pagnes.

" Nous avons fait de jolis objets décoratifs" a dit, fièrement, Alicia, en me montrant son pompon bleu et rose.

C'est très joli, Alicia, a approuvé, Marc.

J'ai alors félicité tous les enfants. Il n'était pas tard et les enfants n'étaient pas fatigués, nous avons donc décidé d'aller nous promener en famille. 

****

Nous avons eu droit à des regards étonnés voire émerveillés. Nos enfants suscitent ce genre de réaction. Eux sont habitués; nous, pas.

Un homme a demandé: " ils sont à vous ces pairs, là ?", et avant d'entendre notre réponse, il a ajouté, " bon DIEU, quelle ressemblance! Il le disait, en regardant tour à tour chacun des enfants et nous. Nous étions tous intimidés et contents! Vous voyez le tableau ?

(Silence)

****

En parlant de tableau, je suis en train d'en faire un de nous. Je travaille avec des photographies des enfants et de moi; Marc pose pour moi (rire).

Nous sommes dimanche. C'est le seul moment où j'ai Marc rien qu'à moi, toute seule.

Les enfants jouent dans leur chambre, à présent. Il y a quelques heures, nous avons parlé - comme tous les dimanches - de Dieu et des religions. Cette semaine, c'était la lecture, - une lecture pour les enfants -  sur l'histoire de Jésus.

(Un ange passe).

****

Bon, je venais de prendre une petite pause, mon précieux " David", revient. 

Nous devons nous remettre au travail. 

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Lundi 18 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Le portrait avance bien. Je vous en reparle plus tard.

(Silence).

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C'est la deuxième semaine de la "Chronique de Leeve". Wow! C'est comme si je faisais un portrait sous vos yeux, couche après couche (peinture après peinture; couleur après couleur) sans savoir vraiment le résultat final! C'est à la fois inquiétant et " grisant".(rire)

(J'aimerais pourtant, s'il vous plaît, connaître vos impressions, vos suggestions, vos idées de sujets, de thèmes, de situations,...à aborder...Merci)

****

Aujourd'hui c'est lundi. C'est une journée, comme les autres; il n'y a rien d'exceptionnel. C'est la routine, quoi! Les clients arrivent, commandent, repartent ou s'installent. Nous tentons de répondre à leurs attentes; de leur faire plaisir avec nos produits frais et nos chocolats, pâtisseries, pains...faits maison. Ils sont, en général, satisfaits. Bien sûr, il y a toujours un être spécial qui, à la place des compliments, nous fait des reproches très dur... mais, à chacun ses goûts, n'est-ce pas ?

Les autres clients, contents, reviennent et découvrent ou redécouvrent nos "créations". Nous n'avons pas à nous plaindre.

L'endroit est bruyant, malgré cela certaines personnes trouvent le lieu propice à la lecture (les écouteurs de leur ipod, mp4 - parfois, je me demande quel chanteur, quelle chanteuse, quelle  chanson, quelle musique, ils écoutent -  sur leurs oreilles et les voilà plongées dans leurs livres.

Nombreux sont ceux (les clients) qui gardent le regard fixé sur leurs tablettes, leurs téléphones portables ou même leurs ordinateurs.

****

Je ne peux vous parler longtemps, alors je vous dis " au revoir. À la prochaine fois. Merci.

 

Mardi 19 septembre 2017

Bonjour.

Coucou ! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Il est temps de faire la connaissance des cinq autres membres de l'équipe de Marc. Des présentations s'imposent.

Comme vous le savez déjà, cette belle équipe se compose de quatre femmes (Julie, Adèle, Hélène et Leeve) et de trois hommes (Jean, Richard et Marc).

Hélène, la fille de deux médecins, est la plus jeune du groupe. Elle est aussi la plus timide. Une timidité maladive, pour être plus précise; cette timidité prend trois formes : soit elle ne dit rien, soit elle parle trop et, le reste du temps, elle cherche ses mots sans pouvoir les trouver (les mots deviennent, pour elle, des objets égarés, disparus, dissimulés, on ne sait où; on a presque l'impression qu'elle joue à un jeu de cache-cache avec eux). Elle est étudiante en littérature (rire).

Julie et Adèle sont du même âge. La première est une mère, célibataire; elle a un fils de six ans, Adam; la seconde vit le parfait amour avec Luc, un professeur d'histoire dans un lycée; ils sont les heureux parents, eux aussi, d'un garçon de deux ans, Lucien.

Julie est calme, silencieuse et aussi taciturne quand il s'agit de parler d'elle. Elle a toujours ce beau sourire aux lèvres, un sourire désarmant. On sent qu'elle a beaucoup souffert, mais elle reste positive, optimiste, malgré tout.

Adèle est beaucoup plus exubérante. Elle est mince et porte des vêtements amples, colorés, toujours assortis à ses cheveux (rouge, bleu, vert, corbeau...) ; elle peut être aussi très agressive. Elle est également d'une franchise déconcertante, cinglante et étonnante. Elle dit, sans détour, ce qu'elle pense, sans se soucier de blesser, de heurter la sensibilité ou de paraître insensible, cruelle ou déplacée...

Ce qui n'est pas toujours au goût de tous.

(Silence).

****

Parlons des hommes, à présent.

Jean est de la même génération qu'Adèle et Julie. Il parle fort et jure souvent. Il éclate de rire à la moindre blague ou allusion "cochonne"(rire). Il aime raconter ce genre d'anecdotes, d'histoires, de devinettes...

Selon, Adèle : " il drague tout ce qui bouge".

Richard est un peu plus âgé qu'Hélène. (Vous voyez, je ne vous donne pas l'âge précis; je le répète, cela n'a pas grande importance, du moins, je le crois). Richard est calme, attentionné, attentif à tout (le moindre détail, tel un détective, n'échappe pas à son radar); d'ailleurs, nous l'appelons, affectueusement, notre " Colombo".

(Silence)

****

Oh, le temps passe vite ! Je dois vous quitter.

Voilà, vous venez de faire connaissance avec les membres de l'équipe. Vous aurez l'occasion, sans doute, de les découvrir mieux, au fil des pages !

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Mercredi 20 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Je viens de recevoir une lettre très troublante. Je suis bouleversée. Je ne sais comment réagir. Que faire ? 

Cette missive m'a été remise par un homme (un certain Didier P.) qui dit être le meilleur ami de mon père. Ce père, inconnu, vient de décéder d'un cancer de la prostate. Ce père, dont je sais maintenant le nom - Phillips B.- sort enfin de l'ombre pour disparaître définitivement.

****

J'hésite à ouvrir cette grande enveloppe. Je ne suis pas pressée d'en connaître la teneur. Il doit  y avoir une lettre et d'autres choses ! Quoi ? Je ne sais pas, si je veux vraiment le savoir. Mon  instinct (réflexe de survie et de conservation) me dit que je risque de le regretter si je l'ouvre ( le contraire aussi sûrement...); je sens que les mots inscrits dans ces pages (si plusieurs pages, il y a ...) risquent de me causer du chagrin; une peine immense, sans apaisement possible, sans secours réel et efficace. 

(Silence)

****

Je vais vaquer à mes occupations, sachant bien que cette enveloppe jaune sera au centre de mes pensées. Je vous en reparle, très vite. 

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Jeudi 21 septembre 2017

Bonjour. 

Coucou ! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Depuis hier, je pleure comme une Madeleine, sans pouvoir m'arrêter, sans parvenir à me contrôler. Je ne sais s'il y a des mots de réconfort possibles. Marc a tenté de trouver les bons, sans succès. Les mots inscrits dans cette lettre et ceux prononcés dans cette vidéo sont encore plus cruels que je l'imaginais. Je pensais aux plates excuses d'un père pour une enfant qu'il a un jour abandonné pour, elle ne sait quelle raison ; je pensais aussi à des excuses pour une mère lâchement abandonnée avec un enfant à naître. Oui, ce sont des mots d'excuse que je lis, que j'entends, mais pour une chose impardonnable. Je suis encore sous le choc! Je ne crois pas que je devais... que j'avais besoin d'entendre, de lire ces aveux horribles...

Était-ce nécessaire de me le dire ? Pourquoi partager ce secret avec moi ? 

Ma mère morte, le secret mourait également; il devait l'emporter dans sa tombe. Il a décidé, en pervers qu'il est, de faire encore plus de mal, et ainsi soulager aussi sa petite conscience! 

Son geste criminel, ses mots révoltants, cette lettre injurieuse et honteuse, cette vidéo dégueulasse.., me hanteront pour la vie.

Je me sens trop dévastée pour vous livrer le contenu de cette lettre et vous révéler ce secret, aujourd'hui. Vous devrez encore patienter. Je dois me calmer; calmer mes nerfs...

(Gros sanglots).

(Pause) 

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Vendredi 22 septembre 2017

Bonjour.

Coucou ! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Voici le contenu de la lettre:

" Leeve, ma chère.

Pardon pour ce silence qui signifiait pour toi et pour moi que celui que tu devais considérer comme ton père était déjà mort, avec la mort de ta pauvre mère. Il n'en était rien, tu le constates. Je suis très malade. Si tu reçois cette lettre et cette vidéo, c'est que cette " peste" aura eu raison de moi. ( Tu diras, sans doute, après ta lecture : " ce n'est que justice"; c'est ce que je pense, moi).

J'aimais ta mère, tu dois me croire. Je l'aimais de tout mon coeur, comme seul un fou aime. Ce n'était pas un sentiment partagé, hélas ! Je ne suis pas fière de ce que j'ai fait, mais je ne peux revenir sur le passé. Ce geste, aussi horrible qu'il soit, est la raison pour laquelle tu te trouves sur cette Terre et que je peux t'appeler ma fille, même si je ne mérite pas et n'ai jamais mérité le " titre" de " père ".

Tu croiras que je veux soulager ma conscience, en te livrant ce terrible secret..

Je voulais simplement implorer ton pardon; ( je ne peux plus présenter des excuses à ta pauvre mère) je sais que je suis impardonnable et que mon crime mérite un châtiment digne de lui; mais, je crois que j'ai été puni assez durement pour ma faute: j'ai perdu le seul être que j'ai jamais aimé... ; j'ai été privé de la présence de ma fille, pendant toute la vie; j'ai dû engager un homme discret, mon meilleur ami ( c'est lui qui te remettra l'enveloppe) pour te suivre et apprendre à te connaître.

D'ailleurs, il te connaît mieux que moi et il est plus un père pour toi, que je ne le serai jamais. Mais, selon les informations que j'ai obtenues grâce à lui, tu es une belle personne (une femme formidable et une excellente mère); je suis fier, très fier de toi! Au moins, il est sorti de cette horrible histoire, une belle "chose", toi, ma Leeve !

Il est temps de te dire ce que j'ai fait.

Un après-midi, alors que nous étions seuls, ta mère et moi, j'ai proposé de l'accompagner à ses cours. Elle était une élève, au lycée. Ses parents (tes grands-parents) étaient très stricts, attentionnés et aimants. Elle, ta mère, Leeve ( j'ai été ravi de voir que les femmes de l'orphelinat t'ont donné son prénom; tu lui ressembles beaucoup), était très polie et bien élevée. Elle avait une réserve naturelle et une timidité adorable. Elle était un rayon de soleil pour tous ceux qui la rencontraient; elle était toujours souriante et élégante.

Donc, j'ai proposé de l'accompagner à ses cours; elle a refusé; c'était un refus de trop, je n'ai pas supporté...J'étais furieux ! Je suis parti. J'ai tout de même décidé de la suivre discrètement pour la protéger. Elle marchait rapidement, en fredonnant un de ces chants appris à l'école primaire. 

Et, à quelques minutes de marche de l'école, un garçon, Alain, s'est offert pour porter son cartable ; elle a dit " non" d'abord, mais il a insisté et elle a cédé " très bien, juste un moment: ce sont ses mots." Nous sommes déjà arrivés, tu me le rendras devant les murs de l'école. 

J'étais fou de rage! J'ai attendu la fin des cours et sur le chemin du retour, je l'ai arrêté, pour avoir une explication. Elle a simplement répondu qu'il n'y en avait pas et qu'elle n'avait pas de compte à me rendre. J'étais de plus en plus en colère. Le ton est monté des deux côtés ; elle m'a demandé de me comporter en hommes au lieu d'agir comme un gamin jaloux et bête ! Je l'ai prise par le poignet violemment et traîné vers un terrain isolé et, là, je l'ai prise de force.

Je me suis comporté, ce jour-là, comme un porc et, non, comme un homme...

Honteux, j'ai fui..

Je n'ai plus entendu parler d'elle; jusqu'à ta naissance, qui est aussi celle de sa mort!

Voilà, tu sais tout! 

Mille excuses, ma fille. Je ne me pardonnerai jamais ce que j'ai fait à ta mère! J'espère que tu trouveras la force de me pardonner, ou du moins de ne pas trop me haïr.

Je vais rejoindre, ta mère, ma très chère, tendre et adorée, "Leeve"; peut-être m'aura-t-elle pardonné...

Ton père, ce monstre inconnu, qui t'aime malgré tout, depuis toujours !

 ****

Voilà! Je vous laisse vous faire votre opinion ! 

( Pleurs)

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Samedi 23 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Sur la vidéo, cet homme, mon père, apparaît diminué, maigre, les traits tirés, le corps affaiblit par la maladie.

Phillips B., autrefois, devait être un bel homme, attirant, désirable; un de ceux qui sont persuadés de faire tomber toutes les " filles".

Il est allongé là (dans sa grande maison), la tête relevée, sur ce lit d'hôpital, inconfortable et inquiétant. Il parle lentement, difficilement, mais j'entends et je comprends chacun de ses mots:

" regarde-moi, dit-il. Je suis vieux, à présent; vieux et malade. Quand tu recevras cette vidéo, je serai mort. Je ferai partie de ces histoires anciennes dont personne ne veut se souvenir. Je te laisse des images de ta mère, de moi, de toi."

En effet, des images de ma mère - une très belle et innocente jeune fille - défilent sous mes yeux! On sent toute la détermination et la douceur du monde dans ses grands yeux. On entend, à présent, la voix d'un jeune homme dire son amour pour cette "superbe" femme et pour cet enfant; une petite fille, que l'on voit grandir, changer, évoluer, se construire, vivre à travers chaque photographie. Cette fillette, c'est moi, à différents âges. J'ai l'impression de me découvrir, de voir ou de revoir ma vie, défiler sous mes yeux; c'est comme s'il s'agissait d'une autre. Je note, pourtant, la ressemblance avec cette femme que je ne connais pas: ma mère ; d'ailleurs, une photographie d'elle et de moi, au même âge, ne laisse pas de doute (des " jumelles - des sosies -  à des époques différentes).

Je suis troublée, émue, blessée, gênée...Les larmes montent à mes yeux et les sanglots reprennent.

Après ces images, on voit des photographies de Phillips B. à chaque étape de sa vie. Pendant ses études, en vacances, avec des amis, avec des femmes...

Il ne s'est jamais marié; il a beaucoup voyagé; il est devenu un avocat; un avocat -  vous vous rendez compte -... (rire et sanglots). 

" Voilà, tu sais tout de moi. Tu ne m'as pas quitté, une seconde, durant toutes ces années. Tu étais l'air que je respire; ma Vie! Je t'aime, "ma petite Leeve". Pardon!

Ton père, qui t'aime et t'aimera à la dernière seconde de sa vie, et même au-delà !"

****

(Silence)

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Dimanche 24 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Pour ce dimanche, les enfants étaient heureux d'entendre l'histoire de Marie, mère de Jésus. 

Après la lecture, ils ont réclamé des crêpes, des beignets et du jus de gingembre. Marc s'occupe d'eux, en ce moment.

Moi, je m'accorde une pause. J'avais besoin de solitude et de calme pour faire le point.

******

Je suis allée courir. Sur le chemin, je me suis arrêtée dans un parc, presque désert. Je me suis assise sur l'une des balançoires et j'ai tenté d'atteindre le ciel, comme l'oiseau libre qui se cache en chacun de nous; en tous.

Quelle sensation merveilleuse que celle d'avoir l'impression de voler ! Cette sensation de flotter (comme sur l'eau) dans l'air est vivifiante, agréable et unique: c'est un remède naturel contre la déprime; pas autant que le chocolat ou la crème glacée, mais bon! ( rire)

Quoi qu'il en soit, je me sens bien à présent; en tout cas, je me sens mieux que ces derniers jours.

****

La douche chaude, le savon parfumé à la rose, les moments de détente y sont pour beaucoup, également. 

Je peux me remettre au travail et terminer le portrait de ma petite famille. Je songe déjà à faire un portrait de ma défunte mère, maintenant que je connais son visage. 

*****

C'est dimanche, une nouvelle semaine commence pour Leeve, pour ses collègues et ses amis, et pour sa famille, aussi. 

Lundi sera une longue journée et, j'espère, enthousiasmante...

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Lundi 25 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Ce matin, un chat s'approche de notre P.B.C.C. Il gratte à la porte,  de toutes ses griffes, en miaulant. Une vieille dame, assise, à une table à côté, dans un élan de générosité et de compassion, lui donne un bout de saucisse et un peu de lait. C'est un chat affamé qui dévore avec appétit. Il n'a pas de collier; personne ne sait à qui il appartient. Heureusement, il y a un vétérinaire dans la salle, comme par hasard (rire). Après un petit examen, il nous apprend qu'il s'agit d'une femelle. La vieille dame a accepté de l'adopter. Michel, le vétérinaire, lui a offert d' examiner la petite bête, un peu plus et de donner gratuitement les soins et vaccins nécessaires. La dame, Jeannette, heureuse, est repartie de la " pâtisserie" avec sa chatte rousse. La chatte s'appelle désormais Marlène.

Bonne semaine à tous.

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

( "La chronique " d'aujourd'hui est inspirée d'une histoire suggérée par Carlos Gusmàn. Faites comme lui, n'hésitez pas à donner votre avis, à laisser des commentaires et suggestions. Merci.)

 

Mardi 26 septembre 2017

Bonjour.

Coucou! C'est moi, Leeve ! Je suis de retour.

Isabelle, la cousine de Marc, est de retour. Sa mère, Laure, a pris bien soin d'elle. Selon, le médecin, c'était un début de grippe et une petite fatigue, soignés très vite, heureusement.

Les enfants sont contents de la revoir. Isabelle est comme une grande soeur, pour Alice, Alicia, Marcel et Marcelin. Avec elle, ils peuvent entendre une histoire supplémentaire et regarder un deuxième dessin animé. (Ils sont persuadés que nous ne le savons pas (rire)). Nous sommes ravis de savoir nos "prunelles" entre de si généreuses et belles mains.

****

Au P.B.C.C, c'est toujours bondé. Les clients aiment l'endroit; ils viennent de plus en plus nombreux. D'ailleurs, nous avons un nouveau dessert, inventé par le patron; Marc la "baptisé ",  la baocoros": il s'agit d'une crème glacée au corossol et à la poudre de baobab. Marc ajoute, au-dessus de la crème, un chocolat blanc, un chocolat au lait et un chocolat noir. C'est le succès de l'heure!

Au revoir. À la prochaine fois. Merci.

Chronique de Leeve (fiction-chronique) par Evelyne Patricia LOKROU
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